314 / POUR L'AMOUR D'UN FILS
2H12GMT – BASE DU CORPS DES MARINE'S – QUANTICO – VIRGINIE
Deux chars, dénommés Tigre 2 et Tigre 6, manœuvrent sur un champ de tir, au beau milieu de la nuit. L'un d'entre eux, piloté par le caporal WETZEL, semble désorienté, perdu. Le capitaine ARLISS, depuis le poste de commande s'irrite, l'homme présente des excuses mais poursuit son errance. Soudain, la tente abritant le poste de direction est défoncée par le véhicule, ses occupants contraints de fuir et le matériel, écrasé.
15H32GMT – QG DU JAG – FALLS CHURCH – VIRGINIE
L'Amiral arrive dans les bureaux accompagné de Harm à qui il explique le cas du caporal WETZEL, traduit en Cour Martiale pour manquement au devoir après avoir percuté, au moyen d'un char, la tente de son commandant. Il n'y a pas eu de blessé et l'homme reconnaît sa négligence : la défense, confiée au capitaine, ne devrait pas poser beaucoup de difficultés. Sans sembler s'offusquer de devoir assumer cette charge, Harm s'enquiert tout de même d'un certain dossier Mac Carthy, audiencé prochainement. L'amiral se rebelle alors contre l'attitude cavalière de ses troupes qui semblent ne vouloir traiter que les affaires importantes et délaisser celles de moindre envergure alors que les clients, eux, ne font jamais une telle différence. Le capitaine se soumet quand survient Mac qui, apprenant à son tour cette désignation, ironise sur une mise en pénitence de son partenaire. Elle ne remarque pas l’œil réprobateur que lui lance Harm et se fait, à son tour, tancer par l'Amiral. Bud, arrivé en cours de conversation, commet également une bévue en abordant la délicate question des restrictions budgétaires.
Le caporal WETZEL est reçu dans le bureau de Harm, en présence de Mac et raconte comment il a rencontré une danseuse exotique, un soir, dans un bar, puis en a fait son épouse pour remettre la femme dans le droit chemin. Il ajoute, avec un soupçon de violence mâle dans la voix, combien elle est trop tordue pour s'en rendre compte avant de, très courtoisement, offrir à Mac sa place assise ! Ils ont ensemble un enfant de un an dont il revendique judiciairement la garde mais l'audience ne s'est pas bien passée pour lui, la femme arguant de l'allaitement pour priver le père du droit de garder son fils. Il s'est défendu seul, sans le secours d'un avocat dont il n'a pas les moyens de payer les honoraires et n'a pas pu rapporter la preuve de son addiction aux stupéfiants qui la rend dangereuse pour la sécurité de l'enfant. De surcroît, la veille de l'incident militaire, sa compagne avait tenté de s'enfuir avec le bébé et serait parvenue à ses fins s'il n'avait été averti par une voisine et intervenu pour l'en empêcher. Alors, oui, il reconnaît que, la nuit des manœuvres, il n'était pas à son affaire, trop perturbé par cette querelle personnelle. Harm, très ennuyé, l'informe de ce qu'il encourt tout de même une peine de trois ans de prison et que le juge aux affaires familiales sera peu enclin à confier un enfant à un homme menacé d'une telle sanction. Pour le caporal, une telle situation est absolument inenvisageable, il quitte le bureau du JAG apeuré, désespéré.
18H27GMT – LOGEMENTS DE LA BASE DE QUANTICO – VIRGINIE
Harm, Mac et Bud rendent visite à l'épouse du caporal WETZEL. Ils la trouvent occupant un logement exiguë et très encombré. Elle fait un peu de place pour leur permettre de s'asseoir et nie toute implication dans une quelconque consommation de stupéfiants. Elle sort d'un parc à jeux un petit enfant qui semble très bien tenu mais qui, passé à proximité du nez de Bud, lui suggère la question de savoir depuis combien de temps il n'a pas eu sa couche changé... ! Les avocats, peu renseignés, quittent précipitamment les lieux quand la mère commence à dégrafer son corsage pour nourrir le bébé... !
21H41GMT – BASE DE QUANTICO – VIRGINIE
Harm et Mac tentent une démarche de négociation auprès du général ALBANESE mais le supérieur du caporal ne veut rien entendre. L'homme a déjà fait l'objet de deux réprimandes pour son attitude, plaidant à chaque fois ses démêlées matrimoniales et le problème est tel aujourd'hui que les retenues sur solde qu'il a subi ne lui permettent plus d'entretenir sa famille. Harm tente de sensibiliser l'homme à la question de la garde de l'enfant mais le général se montre à ce point intraitable – et irritable – que le capitaine lui demande, sèchement, s'il a lui même des enfants. ALBANESE reste un instant interloqué mais se reprend vite : il admet son respect pour WETZEL mais se défend de faire du sentiment, s'il commence à se mêler de la vie privée de ses hommes, son bureau ne sera plus que celui des pleurs et des lamentations. Il en a déjà beaucoup fait pour le caporal et serait encore disposé à admettre une délocalisation, un changement de juridiction, mais pas plus. Cette solution judiciaire surprend agréablement les avocats qui l'acceptent, le cas sera donc jugé à PARRIS ISLAND, la base de QUANTICO ne fera pas la une du NAVY TIMES. Harm et Mac prennent congé du général qui répond tout de même à la question de Harm : son épouse a subi trois fausses couches...
23H36GMT – QG DU JAG – FALLS CHURCH – VIRGINIE
Mac arrive triomphante sur le plateau et annonce que la délocalisation du procès a été acceptée et qu'il sera audiencé dès le lundi suivant à PARRIS ISLAND. Harm demande à Bud de réserver les billets d'avion en conséquence mais le lieutenant s'y oppose pour des raisons de budget ; un avion cargo militaire ? Aucun vol n'est prévu avant trois semaines. Furieux, le capitaine demande comment accomplir du bon travail sans un minimum de soutien logistique et s'en va en parler à l'Amiral. Or, celui-ci a entendu sa diatribe et rappelle à Harm toutes les affaires dans lesquelles son intervention a coûté très, trop cher : il lui demande, pour une fois, de régler un dossier dans des conditions financièrement raisonnables. Le capitaine se soumet et annonce un départ, en voiture, pour le vendredi suivant.
Il est ensuite entraîné vers le bureau de Mac où celle-ci veut l'entretenir du procès pendant devant le juge aux affaires familiales. Harm l'interrompt et tente de la dissuader de se mêler de cette défense : c'est un vrai nœud de vipères et ils ont bien assez à faire avec le cas de manquement au devoir. Mac lui lance alors un de ses regards à la fois réprobateur, suppliant, doux et mutin auquel il ne résiste pas et, baissant les yeux, il consent à l'écouter exposer son plan. Elle a trouvé, pour la défense des intérêts matrimoniaux du caporal, un avocat civil qui accepte la mission...et elle présente, de nouveau, Dalton LOWNE à Harm !
23H44GMT – QG DU JAG – FALLS CHURCH – VIRGINIE
Le jour tombe et le drapeau américain ornant le devant du bâtiment est affalé : deux officiers quittant les locaux s'arrêtent et rendent les honneurs. A l'étage, dans le bureau de Mac, les deux avocats se jaugent. LOWNE justifie ses compétences en droit de la famille qui le rendent apte à assurer la défense des intérêts du caporal – jeunesse dissolue ? Ironise Harm – mais LOWNE ne relève pas et poursuit : redoutant que le juge refuse de confier la garde d'un enfant à un homme menacé d'une peine de prison, il suggère, à la prochaine audience, de solliciter le sursis à statuer jusqu'à la décision de la Cour Martiale. Pour Harm, le moyen en lui-même est non seulement recevable mais également bien fondé, cependant, il ne les aidera ni ne les servira nullement dans leur affaire de Cour Martiale où ils auraient davantage attiré la clémence du jury en faveur du caporal si ce dernier était titulaire d'un jugement lui confiant la garde de son fils. Mac tente de défende son compagnon mais Harm ne la laisse pas faire : fermement, il rappelle au bellâtre combien les règles de droit militaire sont plus sévères que les lois civiles et l'étendue de la tâche qui les attend, Mac et lui, pour assurer dignement leur mission à laquelle l'autre ne va nullement contribuer. Afin, tout de même, d'adoucir un peu la sécheresse de ses propos, Harm les conclut avec une proposition d'aller partager un dîner : Dalton LOWNE se saisit de l'occasion et, dégainant son téléphone portable, il suggère de réserver immédiatement une table AU JARDIN où il connaît personnellement le maître d'hôtel. Le capitaine ne le laisse pas faire, il pensait davantage au traiteur chinois du coin de la rue...Prise entre ces – ses ? - deux hommes, Mac est très gênée.
13H18GMT – TRIBUNAL DES AFFAIRES FAMILIALES – COMTÉ DE STAFFORD –
A leur arrivée devant cette juridiction, les avocats expliquent à un caporal WETZEL complètement perdu et désemparé, l'objet de la demande de renvoi et le déroulement de la procédure ; ils sont alors assaillis par des journalistes qui pressent leur client de questions. Harm tente de s'interposer mais trop tard, il n'empêche pas son client de s'expliquer, mais par là même de reconnaître aussi, un cas de violence commis à l'encontre de son épouse, le jour, précisément, où elle a voulu prendre la fuite avec l'enfant. A l'audience, la demande d'ajournement formulée par Dalton LOWNE est accueillie favorablement par le juge qui donne néanmoins la parole à l'avocat de la mère. Ce dernier ne la prend pas immédiatement, il semble d'abord un peu interloqué, submergé par une montagne de paperasse. Mais il trouve finalement la pièce recherchée et donne alors lecture au tribunal du témoignage d'un livreur ayant assisté à la scène de violence, l'enfant présent, hurlant de terreur, seul, au fond de la voiture. Il justifie ainsi non seulement sa demande de garde exclusive de Sean au profit de sa mère mais assortie, également, d'une mesure d'éloignement à l'encontre du père. Dalton LOWNE reprend la parole pour sa cliente et verse aux débats le témoignage de la voisine qui a prévenu le capitaine des intentions de fuite de son épouse mais il ne convainc plus et, à la plus grande consternation de tous, si le tribunal fait droit à sa demande d'ajournement de l'instance il prive aussi son client de tout droit de visite, et a fortiori d'hébergement, auprès de son enfant, pendant la durée du procès devant la Cour Martiale.
A la sortie de l'audience, Dalton LOWNE présente ses excuses au caporal et se dit consterné de n'avoir pas obtenu un meilleur résultat. Bud renseigne tout le monde sur la personnalité de l'avocat adverse, il s'agit d'un certain Marck TOBEY, reconnu et assez médiatique, il a étudié certaines de ses affaires pendant ses cours de droit. Dans le même temps, l'épouse et son conseil s'entretiennent sans retenue avec la presse.
00H32GMT – HÔTEL TREETOP – FAYETTEVILLE – NC
Harm et Bud parcourent le couloir encombré d'un monde bruyamment heureux d'un motel qui accueille, en même temps qu'eux, une convention CODE QUANTUM. Bud commence à expliquer qu'il s'agit d'une série créée par un certain Donald BELLISARIO mais Harm l'interrompt et ils ouvrent la porte de la dernière chambre encore disponible pour découvrir avec surprise qu'ils vont devoir partager...le même lit double !
Le capitaine rejoint Mac au restaurant et s’assoit à sa table : il a besoin de réconfort et elle lui suggère la présence de La Bible dans un tiroir de la table de nuit ! Elle poursuit son repas. Il n'a rien à manger et ne commande pas. Il engage la conversation sur le sujet de Dalton LOWNE. Mac veut l'interrompre mais il poursuit, il se reconnaît responsable des tensions avec l'avocat et s'en explique : s'il était dans le civil, il serait comme LOWNE : même talent, même succès et il s'avoue sans doute un peu jaloux. Mac accueille cette confession avec une reconnaissance non feinte. La discussion porte ensuite sur le cas du caporal, la définition d'une stratégie de défense et les deux avocats tombent d'accord : il n'y a rien à dire que plaider les circonstances atténuantes ; même avec la délocalisation de l'affaire, la seule chance d'obtenir un résultat favorable est de jouer sur les sentiments de la cour et du jury. Harm en profite pour reprocher à Mac son implication émotionnelle dans le dossier, plus elle en donnera et plus leur client lui en demandera alors que les chances d'obtenir un bon jugement sont minces mais Mac se défend et contre-attaque à son tour, reprochant à son partenaire de trop garder ses distances avec le caporal. Harm en réfère à la hiérarchie militaire et au maître mot de discipline qui doit tous les guider : personne n'a envie d'aller se battre avec quelqu'un qui n'est pas tout entier consacré à sa mission. Si le major ne peut qu'admettre un tel argumentaire, elle ne saurait tout de même concéder que le protocole serve à se protéger de tout contact humain. WETZEL les interrompt, il a reconnu leurs voix et Harm satisfait aux remarques de Mac, il s'adresse au caporal. Ce dernier est confiant et très optimiste : il est certain que bientôt, très bientôt il pourra enseigner à son fils la morale de sa très chère grand-mère Béa qui veut que, quand il n'y a pas de piste pour s'extraire de la jungle c'est qu'il nous incombe de l'ouvrir nous-même. Harm prend congé pour aller se coucher mais WETZEL semble avoir envie de veiller, il entreprend alors Mac qui ne doit son salut qu'aux conseils avisés de son partenaire qui recommande le sommeil, il reste quatre heures de route le lendemain avant une rude journée d'audience. Les deux avocats ne voient pas leur client regarder le poste de télévision du bar qui diffuse une interview de l'épouse qui annonce qu'elle ne voit plus du tout en lui le père de son enfant mais seulement l'homme qui l'a mise enceinte.
Dans sa chambre qu'il partage avec un autre militaire, WETZEL fait mine d'avaler un cachet de somnifère. Quand son camarade se lève pour éteindre la lumière, il en déverse plusieurs comprimés dans la canette de soda restée sur la table de chevet.
4H17GMT – TREETOP INN – FAYETTE VILLE – NC
Dans leur chambre, leur grand lit double, Harm et Bud peinent à trouver le sommeil : le lieutenant ne cesse de s'agiter frénétiquement. Harm l'interpelle. Bud pense à Harriet, sa tendresse, sa chaleur comparable à celle d'un petit radiateur, Il avoue l'aimer et entretenir avec elle une relation parfaite. Il rit à ce qu'il ressent comme de l'inquiétude de la part du capitaine : il saura faire la différence, lui est beaucoup plus grand et musclé ! Il tourne le dos à son supérieur et tente à nouveau de s'endormir : son pied touche la jambe de Harm !
Pendant ce temps, subrepticement, WETZEL quitte sa chambre et gagne l'entrée de l'immeuble. D'une voiture descend Donald BELLISARIO lui même venu assister à la convention CODE QUANTUM: le caporal prend sa place au volant. ( Voir, à ce sujet, Les dossiers du JAG, rubrique Le saviez-vous, l'excellent article de Locksley consacré à Donald BELLISARIO et ses apparitions dans la série. )
15H17GMT – LOGEMENTS DE LA BASE DE QUANTICO – VIRGINIE
A bord d'un coupé Camaro rouge décapoté roulant à vive allure, Madame WETZEL est raccompagnée chez elle par un homme jeune aux cheveux longs, vêtu d'un simple débardeur. Elle salue chaleureusement son chauffeur et saisit le Maxi-Cosy de Sean installé sur la banquette arrière. Elle n'a pas atteint son domicile qu'elle est interpellée par un journaliste et son cameraman qui prétendent faire un reportage, pour une chaîne de télévision, sur la vie des femmes de militaires d'active. Elle se soucie de son apparence et conduit les hommes à la porte de sa maison : elle la déverrouille et dépose le bébé à l'entrée. Les journalistes l’entraînent alors vers un arrière plan plus télégénique et, de façon très légère, plutôt que de répondre à leur sujet, la jeune femme choisit de les interroger sur la meilleure manière de se faire photographier en vue de produire un book !
Au même moment, à la grille du casernement, se présente le véhicule conduit par WETZEL ; au garde qui l'interroge, la caporal répond qu'il s'agit d'une voiture de location qui ne porte pas de macaron mais il présente sa carte militaire. Non sans avoir examiné l'engin, le garde laisse passer le militaire.
Les journalistes sont un peu interloqués de l'attitude désinvolte de Madame WETZEL mais lui posent néanmoins la question de savoir si son fils n'a pas souffert des discordances entre ses parents. Alors qu'elle se retourne pour les inviter à venir constater par eux-mêmes combien l'enfant est calme et bien, elle voit son mari s'enfuir avec le bébé et les affaires de ce dernier. Prise de panique, elle hurle à l'enlèvement et l'alerte est immédiatement donnée, la base, bouclée.
Les avocats du JAG arrivent, accompagnés du général ALBANESE que Harm et Mac tentent de convaincre d'agir en douceur, dans l'intérêt et pour la survie de l'enfant. Ils allèguent la non dangerosité de leur client et son trouble extrême simplement dû à sa crainte de se voir priver de son enfant. Seul Bud reste muet et pétrifié à la vue d'un char circulant à grande vitesse en dehors de tout terrain de manœuvre. Harm doit sentir sa tension car son regard se porte à son tour sur l'engin et il met fin aux palabres en ordonnant à tout le monde de se mettre à l'abri. Les journalistes filment et transmettent leur reportage en direct à leur chaîne de télévision. Le char enfonce une grille, défonce deux bornes à incendie et écrase une voiture en stationnement sur le parking. Le caporal WETZEL est aux commandes, la tourelle est ouverte et il conduit à vue : il immobilise le véhicule à un mètre du capitaine, immobile, qui le foudroie du regard. Le caporal remarque alors les journalistes, il hurle qu'il n'est pas un sujet de reportage mais une personne et s'enferme dans l'engin, mettant fin aux discussions avec son avocat. Harm rejoint son équipe, le général a fait déployer des forces d'intervention lourdement armées. Alors que les journalistes rapportent l'extrême dangerosité d'un homme soudard et violent, WETZEL, à bord du char, a pris son bébé dans ses bras et lui parle calmement, lui désigne le périscope et le câline : Sean gazouille de plaisir. Outre la troupe, le char de WETZEL est maintenant encerclé par deux autres véhicules de même gabarit. Un homme apporte une radio et le général ALBANESE somme le caporal de se rendre immédiatement. Pour toute réponse, il reçoit un mouvement de la tourelle qui guide le canon de l'engin vers son commandement. Tout le monde se met à couvert. La tourelle continue son mouvement rotatif, vers les journalistes, cette fois. Ils prennent peur et s'enfuient en même temps que la gueule de l'arme s'abaisse et ...tire, pulvérisant leur camionnette. Harm est effaré de constater l'alourdissement des charges à l'encontre de son client, Bud, lui, pense aux dépassements budgétaires !
17H40GMT – BASE DE QUANTICO – VIRGINIE
Les forces en présence sont éminemment déséquilibrées et les avocats ont tout lieu de craindre pour la vie de leur client et du bébé : le général explique son intention de faire ouvrir la tourelle au moyen de C4 et d'extraire de force le caporal. Harm a une idée pour parvenir au même résultat mais en douceur, il réclame quelques heures. Son argument tiré des dangers pour le bébé et des explications qu'il y aurait alors à donner emporte la victoire.
19H56GMT – DEUX HEURES PLUS TARD –
Un hélicoptère militaire atterrit sur la base, il y amène Madame GREEN, très jolie vieille dame dynamique, grand-mère du caporal. Elle ne semble nullement émue et fait immédiatement remarquer à Harm sa grande taille. Il croit devoir s'en excuser. Au général ALBANESE qui lui demande ce dont elle aurait besoin, elle répond « des prières ». Elle concède que son petit-fils prend parfois les choses trop à cœur et accepte de lui parler au moyen de la radio. L'homme l'écoute, lui répond qu'il aime autant son pays que son fils et que personne n'a le droit de lui enjoindre d'avoir à choisir entre l'un ou l'autre ; naturellement, il va rendre l'enfant mais il veut que ce soit elle qui le récupère et le garde. La mère, présente et arrivée sur les lieux, ne s'y oppose pas, bien au contraire. La vieille dame est satisfaite, la solution trouvée, son petit-fils n'avait qu'un seul besoin, être écouté ! Elle ne se voit cependant pas grimper à bord pour chercher le bébé et ce n'est qu'à elle que WETZEL veut le remettre. Elle s'avance néanmoins vers l'engin, la tourelle s'ouvre et, dissimulé derrière, c'est Harm qui, le premier s'adresse au mutin. Madame GREEN lui enjoint alors sévèrement de ne rien faire d'irréparable, d'écouter et d'obéir, ce que fait le caporal. Harm commence par présenter des excuses pour n'avoir pas mesuré l'exact enjeu des deux procédures mêlées, il promet de faire désormais de son mieux et tout son possible sans néanmoins pouvoir garantir le résultat. L'homme ne peut se satisfaire de ce doute mais l'avocat ne peut faire mieux. Les hommes de troupe remarquent que le caporal est armé, ils le mettent en joue et reçoivent l'ordre de tirer si jamais WETZEL touche à son revolver. La main de l'homme glisse le long de son corps pendant qu'il parle avec Harm. Le capitaine redoute un instant le suicide et en dissuade son client : comment peut-il prétendre aimer son fils et envisager de la priver de sa présence ? La voix du capitaine tremble à cette hypothèse, il sait de quoi il parle, lui qui n'a pas connu son père. Quelles étaient les intentions réelles du caporal à cet instant précis ? Sa main ressort de la tourelle : elle tend à Harm la tétine du bébé. Puis c'est au tour de Sean d'être remis aux bras accueillants du capitaine.
20H54GMT – QG DU JAG – FALLS CHURCH – VIRGINIE
Mac a expliqué à Dalton LOWNE le besoin de la grand-mère d'être représentée par un avocat et il a accepté la mission. Harm et Mac l'informent de ce que WETZEL sera hors course pendant un moment au regard des charges qui se sont accrues contre lui mais ils espèrent limiter la casse à cinq ans ce que le civiliste juge audacieux. Est-ce vraiment le moment de se montrer défaitiste et de baisser les bras ? Dalton LOWNE concède à Harm qu'il gagne un point mais, lui, comment va-t-il rapporter la preuve de l'inaptitude de la mère à s'occuper de son fils, au profit de la grand-mère ? Harm tire alors une cassette VHS de son tiroir qu'il lance à son confrère.
A la barre, Dalton LOWNE plaide la grande expérience de la vieille dame qui a élevé neuf enfants et accompli de nombreuses gardes jusqu'à celle de son petit-fils, privé très tôt de ses parents. Pour la défense, l'avocat Marck TOBEY soulève que le caporal WETZEL n'est pas un exemple d'éducation réussie ainsi que l'absence persistante de preuve d'une prétendue inaptitude de sa cliente à prendre soin de son enfant. Dalton LOWNE produit alors à la Cour la cassette VHS remise par Harm : elle provient des journalistes de la chaîne de télévision et montre Madame WETZEL à bord de la camaro rouge conduite par l'homme décrit précédemment. Il porte un curieux tatouage à l'épaule et de simples recherches dans les fichiers de la police ont permis de l'identifier : il s'agit d'un certain Gary William STADLER, en attente de passer en jugement pour trafic, détention et revente de méthamphétamines. Au cours de sa procédure, il a reconnu en avoir régulièrement fournies à Madame WETZEL pendant ces trois dernières années. L'avocat regarde sa cliente qui ne nie pas : il sait qu'il a perdu la partie.
A la sortie de l'audience, Madame GREEN s'empresse d'aller remercier les journalistes d'avoir accepté de fournir leur documentaire. C'est Harm qui a eu l'idée de l'exploiter, elle le remerciera en son temps, mais elle veut leur rendre hommage, à eux, de n'avoir pas trop vite jugé son petit-fils. Le capitaine lui remet solennellement son arrière petit-fils que la grand-mère accueille avec tendresse. Elle remercie Harm du travail accompli, voyant en lui quelqu'un qui sait ce qu'être père signifie. Il sourit et lui précise qu'il sait, en tout cas, ce qu'être un fils veut dire.