321 / L'ESPRIT DE JIMMY BLACKHORSE
13H17GMT – CIMETIÈRE NAVAJO – FORT DEFIANCE – ARIZONA
Cinq Indiens, quatre hommes et une femme, à cheval, attendent gravement. Un hélicoptère surgit de derrière une colline, il atterrit à proximité de la Bannière Étoilée. Sept marine's, en grand uniforme bleu, en descendent un cercueil recouvert du drapeau américain. Ils rendent les honneurs et, au nom du Président des États-Unis d'Amérique et du Corps des Marine's, restituent la dépouille du caporal Jimmy BLACKHORSE afin qu'il soit enterré. La femme descend de cheval, se dirige vers le cercueil sur lequel elle étend une main et déclare que ce n'est pas lui, il avait l'esprit de la lumière et celui-là est dans les ténèbres. Un soldat tente de la retenir mais c'est peine perdue, elle remonte en selle et, suivie des hommes, s'en va au petit trot.
14H11GMT – QG DU JAG – FALLS CHURCH – VIRGINIE
L'Amiral et Mac sont dans la cuisinette à boire un café : elle se penche pour attraper du sucre, et, comme lors de la soirée chez AJ, ils ressentent un grand trouble à leurs corps qui se frôlent imperceptiblement ( 317 / Traquée ). Arrive Harm qui se précipite sur un pot ouvert de beurre de cacahuètes pour s'en préparer une tartine : la veille au soir, il a arrêté le cigare ! Déçu de ne recevoir aucune parole d'encouragement, il en fait la remarque et son supérieur, encore troublé, se contente de lui recommander de ne pas grossir. Bud et Harriet entrent à leur tour et sont ravis de trouver tout le monde réuni, ils sont mis à contribution pour les aider à résoudre quelques petits différends : ils ont prévu une cérémonie de mariage militaire et Bud entend obtenir de sa femme qu'elle porte...l'uniforme ! D'un air excédé, l'Amiral ordonne à Bud de laisser à la jeune femme le plaisir de porter une robe au moins une fois, le jour de son mariage ! Quant à la danse des canards, c'est résolument non, sans discussion possible ! Le capitaine revient sur les termes d'une discussion qu'il a surprise entre le quartier-maître Tiner et l'Amiral au sujet de la dépouille d'un cryptologue navajo et il aimerait en savoir plus. Justement, AJ vient de s'en ouvrir à l'Amiral DRAKE et l'affaire pose problème. Harriet demande ce qu'est un cryptologue navajo et c'est Bud qui lui explique que, pendant la Seconde Guerre Mondiale, la Bataille du Pacifique, les services de communication américains comptaient dans leurs rangs de nombreux militaires navajos. Ils communiquaient entre eux dans leur langue maternelle,que, jamais, les japonais ne sont parvenus à décoder. Le caporal Jimmy BLACKHORSE a disparu en mars 1943 alors qu'il était en permission en Nouvelle-Zélande; il a reçu la Navy Cross pour acte de bravoure. Ces restes viennent d'être retrouvés et identifiés par le Laboratoire d'Hawaï, ce dont, tant la presse que les politiques, n'ont pas manqué de se vanter. Or, cette identification vient d'être remise en cause par la famille qui a refusé de recevoir le corps. Harm fait immédiatement remarqué que le Laboratoire d'Hawaï n'avait certainement pas besoin d'une telle publicité après l'affaire du Soldat Inconnu Vietnamien et l'Amiral le confirme, un tel camouflet doit impérativement être évité : le Pentagone exige que soit défendue la réputation de cette institution d'autant que le nom de Jimmy BLACKHORSE a été retenu pour baptiser un nouveau bâtiment amphibie de type AUSTIN. L'enquête est donc confiée à l'équipe qui trouvera le corps à la base aérienne de Yuma. Harriet est conviée à se joindre à eux et à assister le major. Enfin, le plus grand respect leur est imposé : les cryptologues navajos sont vénérés dans les rangs de l'armée. Tous quittent la cuisine dans une bousculade enthousiaste et l'amiral demeure seul ; il soupire !
16H04GMT – BLUE CANYON – ARIZONA
Dans la voiture qui les amènent au camp des Indiens Navajos, Harm achève de préciser que les restes du caporal Jimmy BLACKHORSE ont été retrouvés par des égoutiers de WELLINGTON BAY, au fond d'un ravin. Le militaire était basé à côté, au camp MacBay, avec le sixième groupe de combat du Corps des Marine's. Il prenait là un peu de repos après la bataille de GUADALCANAL. Assis à même le sol en terre battue d'une case en rondins, c'est Bud qui expose aux Indiens que les restes sont composés de cent quatre-vingts os et quatre dents, tous identifiés comme étant d'origine amérindienne. Navajo ? Ce n'est pas précisé mais les dents correspondent toutes aux empreintes du dossier militaire du caporal. Par ailleurs, avec eux, ont été ramassées une boucle de ceinture de la Marine ainsi qu'une montre au dos de laquelle figure une gravure « Jimmy BLACKHORSE, le guerrier ». La femme s'empare du bijou que lui tend Bud et sourit : elle raconte comment, enfant, elle faisait souvent de mauvaises blagues à Jimmy qui en riait et ne se fâchait jamais. Elle maintient néanmoins que les restes retrouvés ne sont pas les siens. Et la montre ? Elle a fort bien pu être perdue, ou volée...ou encore gagnée au cours d'une partie de cartes. Harm ne veut pas remettre en cause les talents de guérisseuse de leur hôtesse, ils lui imposent le plus grand respect, mais la même considération doit être accordée au Laboratoire d'Hawaï...la femme sort un journal qu'elle tend au capitaine : en première page s'étale la contestation de la précédente identification, celle du soldat Vietnamien ! Il est temps d'enterrer au plus vite les restes de ce pauvre homme afin qu'il recouvre sa dignité. Il ne saurait être question de trouver quelqu'accord que ce soit, les Indiens Navajos ne peuvent se satisfaire des méthodes américaines.
Les avocats apprennent alors que Jimmy BLACKHORSE avait un frère jumeau, Johnny qui est toujours en vie, il est le mari de la femme. Ils demandent à le voir et sont conduits immédiatement dans une petite chambre sur le lit de laquelle repose un vieil homme. Il semble très malade et très faible : il réagit par une respiration haletante à une imposition des mains pratiquée par une jeune femme. Elle achève son travail et se penche près de son visage : ils échangent quelques mots et leurs mains s'étreignent. Elle quitte la pièce et Johnny prend immédiatement la parole pour traduire ses propos : il n'est pas en harmonie avec son environnement. Harm propose de surseoir à l'entretien mais le vieil homme insiste pour qu'ils restent. Bud sort la montre de sa poche et la lui tend : il la reconnaît sans peine, c'est lui qui l'avait offerte à son frère avant son départ pour l'armée. Il voulait qu'il sache qu'il ne se passerait pas une minute sans qu'il pense à lui. Les deux frères étaient très proches. Lui, à l'âge de sept ans, a été atteint de la tuberculose et son jumeau l'a toujours aidé et soutenu, le portant pour le promener. Lors de l'enrôlement, il a échoué à la visite médicale et seul son frère a été retenu. Sur l'identification des restes... ils sont interrompus par l'arrivée de sa femme qui congédie les visiteurs : son mari a besoin de repos et elle doit le préparer pour la cérémonie de la voie de la beauté. Avant de prendre congé, le capitaine rappelle que le Pentagone a besoin de preuves scientifiques fiables pour accepter la contestation de l'identification.
19H53GMT – BASE AÉRIENNE DU CORPS DES MARINE'S – YUMA – ARIZONA
L'équipe du JAG est dans les locaux de la morgue. Bud et Harriet se disputent au sujet de l'invitation ou non d'un oncle de Bud à leur mariage, l'homme serait, paraît-il le diable en personne, oui, mais il est tout de même l'oncle du marié... ! Harm mâchonne un chewing-gum et réclame la compagnie d'êtres bien vivants. Mac sourit et lui demande s'il a arrêté pour de bon. Il confirme et explique qu'il était temps, il devenait dépendant et ne pensait plus qu'à son cigare, quand pourrait-il fumer le prochain. Le capitaine de corvette Thérésa COULTER les rejoint et les présentations sont rapidement faites. La femme est peu amène et ne devrait pas être là : son fils joue le Roi Arthur dans la pièce de théâtre CAMELOT montée par son lycée pour une seule représentation ! Alors qu'elle sort une grande boîte en plastique d'une armoire, Harm souffle à Mac qu'elle est officier de réserve et travaille habituellement pour la police scientifique de MEMPHIS en qualité de médecin légiste. Se radoucissant quelque peu et étalant des os sur la table d'autopsie, la femme précise qu'elle sait faire parler les morts et qu'ils sont souvent bien plus éloquents que les vivants. Ainsi, les os qu'elle a dans la main, un tibia et un fémur, lui apprennent-ils que la personne est tombée de haut et sur le côté ! Ses conclusions rejoignent-elles celles du laboratoire d'Hawaï ? Il est bien trop tôt pour le dire ! S'exprimant de nouveau sèchement et à très haut débit, la femme demande s'il a été procédé à une recherche PTFR, un rapprochement des patrimoines génétiques ; Elle ne dispose que de quatre dents, et encore, l'une d'entre elles est fendue ! Elle conclut qu'ils sont embarqués dans une vraie galère et qu'il est temps de commencer à ramer !
Ils ont quitté la bâtiment et Harm suggère d'aller se restaurer. Le capitaine COULTER essaie de recueillir des informations pour ses analyses à venir : la mère fournit le meilleur échantillon mais elle peut aussi faire avec le père ou des descendants. Harriet ne connaît au défunt aucune descendance et ses parents sont morts depuis longtemps mais elle apprend au capitaine COULTER qu'il a...un frère jumeau ! Elle ne pouvait rêver mieux. Une splendide corvette décapotée se gare à proximité et en descend un homme, visiblement amérindien, portant le cheveu long mais vêtu élégamment, à l'occidental. Il aborde le groupe et se présente, Paul BEGAY, il regrette d'avoir manqué le capitaine COULTER à la morgue et représente le peuple dans l'affaire ; qu'entend-t-il par le peuple et où le représentera-t-il ? Harm se présente à son tour : il est le conseiller juridique de la Marine. Il apprend alors que la Cour tribale de WINDOW ROCK est saisie de la contestation d'une décision du peuple. L'avocat demande au capitaine COULTER comment elle entend procéder ; pour lui également, les analyses scientifiques sont irrecevables comme portant une atteinte intolérable à l'intégrité des morts. Il n'y a, en revanche, aucune difficulté à ce que la preuve soit rapportée par le peuple lui-même !
20H11GMT – CAFETERIA MICKEY – YUMA – ARIZONA
Bud a du mal à comprendre que le peuple navajo ne saisisse pas l'honneur qui lui est fait de voir baptiser du nom d'un des siens un des fleurons de la marine de demain. Mais ils n'ont pas besoin de la reconnaissance du monde blanc pour affirmer leur existence au sein de l'univers ! L'homme est, certes, vêtu à l'occidental et roule à bord d'une de ses petites merveilles de technologie mais, qu'est-ce que cela change à ses croyances ? Pourquoi la Marine américaine se braque-t-elle, il y a de nombreux autres cryptologues navajos dont le nom pourrait servir à baptiser le navire ? Soudain, l'avocat interpelle Mac au sujet de ses origines, n'aurait-elle pas aussi du sang amérindien ? Un peu surprise, le major confirme, mais pas navajo, cherokee ! Alors, pourquoi ne comprend-t-elle pas leur position ? Mac ne peut qu'opposer la résistance ancestrale et légendaire des cherokee à la réputation de souplesse et de conciliation du peuple navajo. Pour le capitaine COULTER, un compromis devrait être trouvé, les expériences scientifiques n'ont pas été découvertes pour contrer la volonté du Créateur.
Par téléphone, Harm avertit l'Amiral de l'ouverture d'un procès devant la Cour tribale et sollicite ses recommandations. Il apprend alors que Paul BEGAY est avocat à SILLICON VALLEY, spécialisé en droit des nouvelles technologies, la responsabilité des fabricants de logiciels ! Que vient-il faire dans une telle affaire ? Mais il a plu à l'Amiral DRAKE qui l'a vu aux nouvelles. Ordre est donné d'accepter cette procédure et d'y représenter les intérêts de la Marine américaine et d'ainsi écrire une belle page de relations publiques entre les deux peuples ! Cependant, techniquement, les obstacles sont nombreux et aucune négociation ne semble envisageable sur les moyens de rechercher des preuves...Harm a de plus en plus de mal à entendre ce que lui dit son supérieur, il est gêné par le bruit ambiant et doit s'interrompre. Harriet et Bud, une fois encore, sont en train de se disputer ! Repas ou buffet ? Sans une seconde d'hésitation, c'est Thérésa COULTER qui tranche pour le buffet, tellement moins coûteux ! Harm peut enfin achever sa conversation téléphonique : il doit faire pratiquer toutes les recherches ADN possibles sans avoir à passer par l'autorisation du Conseil tribal ! Il leur faut donc retourner là bas, à la réserve et il y en a pour quatre heures de route. Pas très enthousiaste, le capitaine COULTER accepte néanmoins de s'y rendre. Pour se donner du cœur à l'ouvrage, elle tire de la poche de poitrine de son uniforme...un cigare ! qu'elle allume ostensiblement sous un regard indescriptible du capitaine RABB !
17H44GMT – BLUE CANYON – ARIZONA
Les avocats arrivent à la réserve alors que le soleil décline, voilant le paysage d'une splendide couleur rouge. Sur un banc, à l'extérieur d'une case, à côté de Johnny qui semble aller nettement mieux, ils rencontrent Sammy et Adèle WHEELLER qui câlinent leur très jeune bébé, Juliette Na Na Bah ; la petite fille a trois mois et gazouille. Sammy désigne Harm comme « pied de maïs séché », c'est ainsi que l'a surnommé Margaret, la femme de Johnny, sans doute parce qu'il paraît très grand dans son uniforme ! Mac sourit et présente le capitaine de corvette COULTER, médecin médico-pathologiste. Que voilà donc un mot compliqué, bien trop long pour tenir dans la bouche....Elle décrit simplement ses fonctions et son travail et les Indiens s'étonnent qu'elle puisse voir ainsi tant de choses au travers d'ossements. Sur les tests ADN, Sammy semble connaître le protocole mais son épouse déconseille de les laisser pratiquer. Harm plaide la tranquillité d'esprit qui en résulterait pourtant, pour tout le monde et Johnny demande à réfléchir. Thérésa offre de répondre à toutes les questions qu'il pourrait se poser. La première...aime-t-elle les insectes ? Pas particulièrement, pourquoi ? Alors, elle ferait bien de se débarrasser du scorpion qui commence à lui monter sur l'escarpin ! La jeune femme recule en criant et provoque un franc éclat de rire de la part du bébé. Tout le monde s'étonne, sourit, se réjouit : c'est la première fois, son premier rire ; il est de coutume que la personne qui l'a provoqué offre un banquet à la communauté ; quand ? Ce soir, ce serait bien. Sammy et Adèle proposent leur habitation.
Le soleil poursuit son déclin et les Indiens sont dans une case, en train de procéder à une célébration. Les avocats du JAG, tous en tenue civile décontractée, préparent les festivités. La grange est déjà décorée de rubans et ballons et le buffet se garnit de victuailles apportées sur de grands plateaux. Harm prépare des...avocats ! Et se coupe le pouce ; serait-il nerveux ? Ce n'est pas dans sa nature mais il reconnaît devant Thérésa qu'il vient d'arrêter de fumer le cigare. Elle est consternée d'en avoir allumé un devant lui et se confond en excuses. Il se déclare très touché de sa compassion. De leur côté, tout à leur tâche, Harriet et Bud ont trouvé un autre exutoire à leur dispute : ce sont, cette fois, les demoiselles d'honneur. La sœur d'Harriet en avait huit, elle n'en réclame que quatre! Mais elles auront des manches bouffantes à leur robe et, ça, oui, Bud les a en horreur, on dirait des gilets de sauvetage !
Margaret BLACKHORSE en a fini de sa célébration et vient annoncer qu'il est hors de question que son mari Johnny se soumette aux tests ADN mais, ne serait-ce pas à lui d'en décider ? Abordant Thérésa COULTER, elle lui demande si c'est elle la scientifique. Elle lui remet une petite figurine en bois sculptée. Sammy s'approche, c'est une chouette : elle porte malheur et indique à la femme de se tenir à l'écart. Le capitaine COULTER demeure indécise, inquiète.
23H44GMT – GRANGE DES WHEELER – BLUE CANYON – ARIZONA
La fête bat son plein et, heureux, des enfants courent partout. Les adultes se relaient auprès des époux WHEELER pour les féliciter du premier rire de leur bébé et des cristaux de sel sont échangés dans le creux de la main de la maman : c'est un rituel, il apprend le partage et favorise l'unité. Le capitaine COULTER fait sèchement remarquer que, chez elle, celui qui s'avisait d'aller piocher de la nourriture dans l'assiette d'un autre se retrouvait rapidement avec une fourchette plantée dans la main. Quand tout le monde commence à danser, elle se réfugie à l'écart, dans une dépendance. Harm la rejoint et lui apporte une part de gâteau. Elle n'en veut pas, son humeur douteuse a fait place à l'inquiétude, les interrogations. Sans échantillon ADN elle ne peut rien faire et rentrera à la base dès le lendemain mais Harm a une idée : de quelle maladie souffre, selon elle, Johnny BLACKHORSE ? Asthme, suggère-t-elle. Il l'a détrompe : tuberculose, depuis l'enfance et les poumons sont certainement atteints, le malade doit cracher du sang ! Le médecin ne se réjouit absolument pas de devoir fouiller les poubelles à la recherche de traces ! Ce sont des solutions que cherchent Harm ; mais pourquoi une telle insistance ? Pour l'importance de l'affaire aux yeux de la Marine, la défense de ses intérêts qu'ils servent tous les deux. Elle regarde danser les Indiens, le jeune couple se réjouir, et s'impose à elle la question de la signification du matérialisme : ces gens ne sont -ils pas plus heureux à croire simplement à l'ordre immuable de l'univers sous la gouvernance des esprits ? De quel droit leur imposeraient-ils leur science, leurs tests et leurs recherches ? Elle regarde Harm droit dans les yeux et voit en lui qu'il vient d'une famille brisée. Il n'entre pas dans les détails mais parle de son père qu'il n'a pas vu depuis l'enfance. Songeuse, Thérésa COULTER explique que le sien a tué sa mère et purge une peine de réclusion perpétuelle, ça a détruit son mariage. Elle sent que Harm l'écoute et ça lui fait sans doute du bien : elle s'empare de l'assiette et savoure sa part de gâteau.
Harriet et Bud rangent des plats ; auraient-ils trouvé un nouveau sujet de dispute ? Ils hésitent entre un orchestre ou un D.J. mais la future mariée s'en moque, elle ne veut plus de querelle et, au fond, pour le lieutenant, la musique n'est pas obligatoire....pas plus que la cérémonie, d'ailleurs ! Oh non ! Il ne veut pas parler du mariage en lui même mais seulement de la cérémonie et il pose la question de savoir à combien de kilomètres ils se trouvent de ...Las Vegas !
Mac est dans une cuisine, en train de regarnir un plat de petits canapés. Elle est rejointe par Paul BEGAY qui lui demande si elle danse le two-step... bien trop de pas pour elle !
Bud et Harriet sont enfin d'accord ! Ils vont voir le capitaine RABB et lui demandent de disposer de leur journée du lendemain. Souriant, Harm le leur concède. Arrivent Johnny et Margaret BLACKHORSE, le vieil homme est d'accord pour subir les tests et peu importe ce qu'en pense sa femme : il ne veut pas partir dans l'au-delà sans savoir ce qui est arrivé à son frère. Son épouse se soumet mais continue d'affirmer que c'est mal et qu'il va falloir prier.
21H45GMT – BASE AÉRONAVALLE DES MARINE'S DE YUMA – ARIZONA
A l'extérieur, une manifestation contre les tests génétiques et pour le respect des croyances mobilise une poignée d'inconditionnels. Au laboratoire, Harm assiste Thérésa COULTER et se fait expliquer les protocoles en termes simples. Il veut détendre sa collègue, faire taire en elle les doutes, craintes et interrogations qu'elle ressent du fait de ce sentiment qui l'assaille de violer le sacré. Elle parle tout en procédant à ses préparatifs et, peu à peu, ses mots se font plus hésitants, sa respiration, saccadée, jusqu'à ce qu'elle avoue être troublée par...son attirance pour lui ! Harm, qui s'était beaucoup rapprochée d'elle pour suivre ses travaux se redresse, stupéfait et interloqué. Elle constate, à regret, que ce n'est pas réciproque et lui demande de ne plus lui souffler dans la nuque. Elle poursuit ses manipulations, elle a pratiqué de nombreuses analyses de ce type mais c'est bien la première fois qu'elles semblent mal se présenter. Harm la rassure, elle le fait pour la Marine et a recueilli l'accord express du donneur.
A la réserve, dans une case obscure, seul devant des cendres fumantes, Johnny BLACKHORSE pratique des incantations. Il reçoit une vision de la bataille de GUADALCANAL, les combats vécus par son frère. Au moment même où il le voit en train d'envoyer un message, dans son laboratoire, Thérésa COULTER laisse échapper une fiole qui tombe à terre et se brise. Le sang se répand sur le carrelage. Attirée par le bruit, Mac ne peut que constater les dégâts. C'est irrécupérable et inutilisable : il faut retourner là-bas ! Le major s'en va chercher la voiture en même temps que le capitaine demande au médecin si elle n'aurait pas...un cigare !
14H05GMT – RÉSIDENCE BLACKHORSE – BLUE CANYON – ARIZONA
A la réserve, tout est calme, désert, silencieux. Harm part aux nouvelles, pénètre dans une case et demande où est Johnny. Sammy lui désigne la fenêtre et Harm voit, dans le jardin, un monticule de terre fraîche entouré de pierres : Johnny BLACKHORSE est décédé ! Harm, Mac et le capitaine COULTER se réunissent autour de cette sépulture pour rendre un dernier hommage au vieil Indien. Thérésa COULTER se déclare soulagée, ils étaient face à un problème qui les dépassait tous, eux, la Marine et ces messieurs du Congrès : qu'on ne vienne pas lui parler d'exhumation, elle ne veut même pas en entendre parler. Arrivent Bud et Harriet qui ont appris la nouvelle, ils ont, chacun, le visage tuméfié et couvert de petites plaies. A la question inquiète de Harm qui veut savoir ce qui a bien pu leur arriver, ils racontent leur virée à Las Vegas. Non, ils ne sont pas mariés car, au moment d'échanger leur consentement, la flamme éternelle a...explosé ! À cause d'une fuite de gaz. Ils se déclarent résignés à se soumettre à un mariage traditionnel au cours duquel tout se passera très bien.
Le groupe est rejoint par Margaret BLACKHORSE qui s'enquiert des résultats des tests pratiqués. Ils ne lui mentent pas et parlent de problèmes rencontrés avec les échantillons. Mac conclut que les restes retrouvés seront ensevelis dignement dans un cimetière national. La vieille femme leur apprend alors que Johnny a été enterré avec la montre qu'il avait donnée à son frère, le bijou était rangé dans une boîte à cigares qui contenait également des lettres. Elle les tend aux militaires, sure qu'ils seront intéressés par leur contenu.
Ils se partagent les documents, au hasard, et en étudient les termes, toujours debout devant la tombe. Jimmy parle à son frère d'une femme qu'il a rencontrée à WELLINGTON BAY. Elle est belle, jeune, gentille et intelligente : tellement trop bien pour lui ! Mac sait, du contenu de celle qu'elle a dans la main, que le militaire buvait. A-t-on le nom de la femme ? Frances ROLAND, elle avait vingt ans en 1943, soit soixante-quinze ans aujourd'hui, elle est peut-être encore en vie...Mais Thérésa COULTER émet de nouveau des réserves sur ces nouvelles recherches, dans cette nouvelle direction : quel intérêt y-a-t-il à nommer le navire de tel ou tel nom, porté ou non par un navajo alors que cela va remettre en cause des siècles de traditions tribales ! Quelle information donne le contenu de la lettre qu'elle a entre les mains ? L'adresse de Frances ROLAND ? Harm ne comprend pas que la scientifique qu'elle est s'efface ainsi devant des traditions. Il lui fait un devoir de révéler les informations qu'elle détient alors même qu'elles pourraient fournir une issue à l'affaire sans qu'il n'y ait plus à profaner le sacré. Et la réputation de guérisseuse de Margaret ? A-t-elle le droit de risquer de la remettre en cause ? Harm est catégorique : il n'y a aucun risque sur ce terrain, le peuple navajo croit au sacré et en a une haute opinion en revanche, sa sagesse lui fait également considérer la faillibilité de l'homme et il en veut pour preuve une femme qui avait prescrit un chant pour la guérison de Johnny et que personne ne tient responsable de sa mort. Convaincue, Thérésa COULTER tend à Harm la lettre qu'elle a dans la main.
2H40GMT – WELLINGTON BAY – NOUVELLE ZÉLANDE
Harm et Mac ont pris un avion de ligne et arrivent, en jeep tout terrain, à une ferme spécialisée dans l'élevage du mouton. Ils traversent un beau jardin et abordent une très vieille dame installée au soleil,dans un fauteuil roulant. Elle ne répond pas à leur appel, ne tourne pas les yeux vers eux et semble absente. Ils sont rejoints par un homme porteur d'un plateau de thé qui leur apprend que c'est bien là Frances ROLAND mais que la femme n'a plus parlé depuis trois ans et demi, les suites d'une encéphalite. Les avocats se présentent ainsi que leurs excuses de n'avoir pas prévenu mais...l'homme les interrompt, il n'a ni téléphone, ni télévision, ni même radio. Serait-il l'infirmier de Madame ROLAND ? Non, il est son fils, quant à savoir s'il a entendu parler d'un certain Jimmy BLACKHORSE et pour cause....c'est lui !
16H30GMT – COUR TRIBALE NAVAJO – WINDOW ROCK – ARIZONA
Harm aborde l'audience en remerciant, au nom de la Marine américaine, qu'il lui soit permis de rapporter la preuve que les restes trouvés à WELLINGTON BAY, en Nouvelle-Zélande, sont bien ceux du caporal Jimmy BLACKHORSE. Dans sa déclaration, Paul BEGAY réserve que c'est moins l'identité des restes qui va devoir être discutée que la question de leur intégrité ; il pose la question de savoir ce qui a le plus d'importance pour la Marine : qu'un de ses navires porte le nom d'un navajo ou bien que soient respectées les traditions ancestrales d'un peuple pour qui il est inconcevable de profaner la mort. Le magistrat James NAGAL se dit fort intéressé de ce débat et, Harm et Mac qui ne comparaissent pas devant leur juge naturel, semblent prendre toute la mesure du combat qui les attend.
Paul BEGAY verse aux débats une photographie de Jimmy BLACKHORSE senior. Il s'agit d'un homme de type amérindien, au visage large, peau basanée et les yeux marrons, tout le contraire de celui qui se prétend son fils, Jimmy BLACKHORSE junior, qui a le visage fin, les yeux bleus et la peau claire. Est-ce là une preuve ? Sa mère est à ses côtés, dans la salle et présente toutes ces caractéristiques : chez son fils, l'ADN du père aura simplement été récessif.
A la barre des témoins, Margaret BLACKHORSE est appelée à développer ses constatations : l'esprit de Jimmy BLACKHORSE tel qu'elle l'a ressenti de ce qui serait ses restes lui est apparu plus sombre que la cendre or, elle sait pour l'avoir bien connu, qu'il avait l'esprit de lumière aussi claire que la farine de maïs. Paul BEGAY insiste sur la fiabilité du témoin dont les écrits publiés sont archivés à la bibliothèque du Congrès, plus que les paroles d'une guérisseuse, son témoignage a la valeur d'une véritable preuve scientifique. Après avoir soufflé quelques mots à Mac, Harm se lève et demande à la femme de se prononcer sur la différence qu'il y a entre deux âmes. Sans une seconde d'hésitation, le témoin le renvoie à lui montrer le visage de son Dieu !
Mac interroge le capitaine COULTER. Elle a comparé les échantillons d'ADN des deux Jimmy BLACKHORSE et il n'y a aucun doute, ils présentent de telles similitudes qu'il est possible d'affirmer que les deux hommes sont père et fils. Interrogée par Paul BEGAY, elle concède avoir été troublée par la part métaphysique des croyances navajo mais, comme l'a été avant elle, EINSTEIN !
Lors d'une suspension d'audience, Jimmy BLACKHORSE junior se déclare ému d'être là, découvrir un peuple, son peuple. Il sent que sa mère est émue aussi ; parviendra-t-elle à pardonner ? Il regrette immédiatement ces paroles qu'il s'était promis de ne plus jamais prononcer. La vieille dame entend tout, même si elle ne peut rien exprimer et il veut, à tout prix, lui épargner davantage de souffrance. Il semble qu'il ait des révélations à faire, une histoire à raconter et les avocats du JAG ne demandent qu'à l'entendre.
A la barre, c'est Harm qui l'exploite : il fait citer Jimmy BLACKHORSE jr pour lui faire raconter son histoire, celle reçue de sa mère ; Ouïe-dire ? Mais toutes les traditions tribales n'en sont-elles pas auxquelles, pourtant, une foi indéfectible est attachée ? L'objection de Paul BEGAY est rejetée. L'homme peut donc raconter ce que lui a dit sa mère de sa rencontre avec Jimmy BLACKHORSE : le caporal avait été très affecté par la bataille de GUADALCANAL dont il avait beaucoup de mal à se remettre des séquelles, une surdité et une dépression. Frances ROLAND, pourtant, gardait espoir de voir renaître un jour un esprit joyeux. Le soir de la disparition du militaire, il avait bu, beaucoup, et l'avait violentée. Honteux et assailli de remords, il était parti par la nuit noire, le ravin n'était pas loin. Elle ne l'a jamais revu. Jimmy BLACKHORSE junior est-il le fruit de cette nuit là ? Oui.
Margaret BLACKHORSE, dans la salle, se lève alors de sa chaise et s'approche du témoin : elle pose sa main au dessus de la sienne et son avis est sans appel : l'homme assis à cette barre est bien ce qu'il déclare être, son esprit est le même que celui du Jimmy BLACKHORSE qu'elle a connu quand il est parti à la guerre.
Harm entreprend de conclure à l'heureuse issue du procès : en ce qui concerne l’authentification des restes de Jimmy BLACKHORSE, la double preuve scientifique et spirituelle se trouve bien rapportée. Les ossements révèlent l'esprit sombre d'un être ravagé par les désastres de la guerre mais son esprit de lumière survit bien, aujourd'hui, au travers de celui de son fils que Margaret n'a eu aucun mal à reconnaître. Paul BEGAY veut-il s'opposer à l'image trop colportée du guerrier navajo buveur et violeur ? Il ne s'agit pas du tout d'une généralité à laquelle personne ne se risquerait : en l'espèce, il n'a été question que d'un homme à la personnalité détruite par la guerre. Le capitaine RABB demande à la Cour d'homologuer un accord : que le nom de ARSENIO PRICE soit autorisé pour baptiser le nouveau navire ; c'était celui de l'équiper de Jimmy BLACKHORSE pendant la bataille du pacifique. L'homme est décédé il y a trois ans et était décoré de la bronze star . Il propose que les restes de Jimmy BLACKHORSE soit remis à la famille pour être enterrés dans une sépulture qu'elle lui choisira. Très ému, le juge souhaite la bienvenue à Jimmy BLACKHORSE junior, au sein de sa nouvelle communauté.
A la sortie de l'audience, chacun félicite Harm de sa conclusion. Thérésa COULTER se déclare ravie d'une telle issue et lui tend un cigare dont il coupe le bout avec gourmandise. Mac l'arrête, le supplie de ne pas rechuter mais il sourit : c'est...du chocolat !